La
saga des Lifting Bodies |
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XXI.
X-34, X-37 et X-40A |
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Création/Mise à jour : 20/08/2003 |
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Le « canot de sauvetage » de l’ISS n’était pas le seul projet de la NASA. Plusieurs autres imaginés ces derniers temps ont un dénominateur commun différent: abaisser fortement les coûts de satellisation : le prix du kg en orbite descendrait de 5000 à 500 dollars, grâce à un engin, dénommé X-34. Un engin largué d’un avion porteur pour satelliser une charge et redescendre ensuite dans l’atmosphère. Une navette effilée, créée par Orbital Science Corporation. Oxygène liquide et kérosène comme carburants « classiques », non coûteux à produire. Pour ne rien renier des habitudes, où ne rien avoir oublié, la NASA a tout d’abord testé l’appareil en juin et juillet 2000, le véhicule tracté par un camion, un superbe Freightliner en droite ligne issu de la Pontiac des années 60, et ensuite l’a embarqué sous un DC-10, promu avion porteur à la place du vaillant B-52, dédié au X-38. L’engin possède un revêtement de composites, des réservoirs réutilisables, une avionique simplifiée (baisse des coûts encore) et des tuiles « nouvelle génération ». Logiquement, il devait prendre son envol dès 2003, et ce toutes les deux semaines, pour ainsi mieux« casser les prix » de la satellisation. Mais on vient d’en décider autrement : la NASA arrête les frais, car un rapport financier indique que les dépenses engagées ne pourraient bientôt plus être remboursées par les satellisations envisagées. Dommage, l’engin visait mach 8 et les 250 000 pieds : c’était en même temps le retour des lifting bodies et du X-15 ! |
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Mars attaque façon Bush : L’administration Bush, décidée à faire des économies (pour abaisser les impôts, une promesse de campagne électorale), a en effet décidé de préférer les opérations de prestiges à la Kennedy, en misant tout sur la conquête de Mars, et en n’envoyant plus que 6 navettes par an. Même chose donc pour le X-33, pourtant très avancé, mais au budget inflationniste. Un appareil dont la mise au point avait été très laborieuse, puisque l’on avait sélectionné des réservoirs en composites, toujours pour baisser les coûts de revient et alléger l’ensemble. Or l’un d’entre eux avait explosé voici deux ans lors d’essais préliminaires, et retardé d’autant tout le projet. Arrivé à 912 millions de dollars de dépenses, et malgré une rallonge de 356 apportée en l’an 2000 par la firme Lockheed Martin, la NASA jette définitivement l’éponge le 2 mars de cette année. Les X-33 et X-34 abandonnés, L’engin retenu pour remplacer la navette est désormais le SLI, pour Space Launch Initiative, qui devrait être plus simple à réaliser, et qui emploierait un lanceur à étages classique. Mais là encore, les éditoriaux de journaux spécialisés annoncent déjà le même sort à ce projet, car selon eux, il ne peut y avoir de rentabilité pour un engin piloté humainement, étant donné les dérives budgétaires passées de la NASA et sa tendance à la déperdition dans de multiples projets. |
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Le X-37 et le X-40A : Le 14 mars dernier, pourtant, les habitués de Nasa Dryden n’en croient pas leurs yeux : on recommence l’histoire, une nouvelle fois, trente ans après. A 8 h 29, en effet, ce matin-là, un Chinook de l’Army enlève sous élingue un engin, le mène à 15 000 pieds… et le largue comme au bon vieux temps de l’Hyper III. L’appareil descend, effectue un bel arrondi et se pose à 9h 37 après un vol de 74 secondes, entièrement automatique. L’engin est le X-40A, de l’Air Force, il est construit par Boeing. 6 m de long, pour 3,5 d’envergure, et 1,3 tonnes, et possède lui aussi, comme le X-38, un GPS à bord. Il n’est en réalité que le démonstrateur à l’échelle 85% de son grand frère, le X-37, qui devrait être lancé de la soute de la navette spatiale. Beaucoup plus classiques que le X-33, l’appareil pourrait bien servir de base de réflexion au futur SLI, et être lancé par une fusée à étages, façon…DynaSoar. Les militaires de l’Air Force semblent davantage avoir l’écoute de G.W. Bush, à la politique spatiale plutôt reaganienne : ils insistent en ce moment pour que le Raptor entre finalement, après 10 années de développement, en service actif, alors que Clinton avait plutôt freiné la tendance, le jugeant déjà techniquement dépassé. Et demeurent les seuls désormais à présenter un projet de lifting body qui débouchera sur une réalisation tangible. Leur SMV, pour Space Maneuver Vehicle , ressemble un tantinet au projet russe Ouragan…La guerre des étoiles est de retour ! |
Sources : Auteur de ce dossier : Didier Vasselle |
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