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La saga des Lifting Bodies
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XII. Le cauchemar russe
  Création/Mise à jour : 20/08/2003
I. Les fers à repasser volants XVI. Buran & Bor
II. Les sans papiers du desert XVII. Des projets Américano-Russes : HL-20 & HL-42
III. Des militaires plus intéressés par le Viet-Nam XVIII. Le retour des lifting bodies : le X-38
IV. Un centre de test permanent XIX. Le X-33 et le Venture Star
V. Un bricoleur de génie XX. La navette MAKS
VI. Décapotable et C-47 réquisitionnés XXI. X-34, X-37 et X-40A
VII. Une couveuse à génies XXII. La chute de Columbia
VIII. La première plongée du M2F1 XXIII. Le projet OSP
IX. Le M2-F2 et le Northrop HL-10 XXIV. Les lifting-bodies du futur
X. Un premier vol mitigé XXV. Les lifting-bodies du futur -Suite-
XI. Le M2F3, le X-24 et le mur du son XVI. ANNEXE : Les pilotes de lifting Bodies
XII. Le cauchemar russe XVII. ANNEXE : Caractéristiques des lifting Bodies
XIII. Les Martin X-24A & X-24B XVIII. ANNEXE : Le Martin X-23
XIV. L’hyper III : la flèche brisée XXIX. ANNEXE : Le Martin X-24 C
XV. Les lifting bodies Russes

 

Fusée lunaire N1L3

 

Le cauchemar russe :

Chelomeï, l’auteur des fusées Proton, développe depuis 1961 un projet de vaisseau spatial piloté, le Raketoplan, qui reprend les bases du concept DynaSoar. Kroutchev évincé en 1964, on lui retire le projet, qui sera repris par Mikoyan (Mig). Mais ce qu’on ignore, à l’époque, c’est que chez les Soviétiques, c’est la désorganisation totale. Korolev, le pape de l’astronautique russe est mort le 14 janvier 1966 sur la table d'opération âgé à peine de 59 ans.

Et comme d’habitude au Kremlin, on cherche avant tout à prendre sa place plutôt qu’à continuer concrètement son œuvre. Autre catastrophe : l’essai du premier Soyouz, présenté comme l’engin type des rendez-vous spatiaux, absolument nécessaires à la conquête lunaire, tourne au drame : Komarov s’écrase le 24 avril 1967, le parachute de sa capsule s’étant mis en torche.

C’est le premier cosmonaute qui meurt en vol. Les Russes sont confrontés aux même déboires que les Américains avec le programme Apollo. Le programme soviétique prend logiquement du retard, mais la gigantesque fusée annoncée pour 1965 semble cependant prête, cependant, 3 années après l’échéance prévue… Le 11 décembre 68, juste avant le départ pour le vol circumlunaire américain de Borman, Lovell et Anders (Apollo 8), des satellites espions US la repèrent, juchée sur son pas de tir. Or les Américains n’envisagent pas d’alunir avant… juillet 69.

En 1968, tous les espoirs des russes reposent sur la gigantesque fusée N1 (105 m de haut, 2700 tonnes). Quatre exemplaires se volatiliseront avant que les soviétiques abandonnent l’idée d’un atterrissage humain sur la Lune.

 

Le pas de tir de la N1L3

 

Au Etats-Unis, c’est l’affolement : se faire battre au poteau, ce serait rageant. Le 21 février 69, la N1 décolle… mais explose au bout de 70 secondes. Les Russes espèrent bien que la Saturn V fera de même. Or, pour l’instant, tous les tirs de modèles Saturn sont des réussites à 100 %.

Les Américains demeurent néanmoins anxieux… jusqu’au 3 juillet, ou le second exemplaire de la N1 volatilise cette fois le pas de tir 110, ruinant tous les espoirs soviétiques de mettre les premiers le pied sur la Lune. Il y en a pour 18 mois de réparation. Les Américains n’en sauront rien (pas plus d’ailleurs qu le peuple soviétique ni le reste du monde !).

Premier décollage de la N1L3

On ne l’apprendra que vingt ans après, à la chute du mur de Berlin. Armstrong a alors la voie libre : le 20 juillet 1969, il est le premier homme à fouler la poussière lunaire. Un honneur pour ce pilote émérite, qui pose manuellement le Lunar Modul comme une fleur (malgrès des disfonctionnement de l’ordinateur de bord dans les dernières secondes !). Dans un dernier sursaut d’orgueil, les Soviétiques lancent à la hâte, le 13 juillet, Luna 15, pour prélever automatiquement des roches lunaires : l’engin s’écrase deux heures avant le redécollage d’Armstrong et d’Aldrin.

 

Energya-buran

 

 

Les Russes feront bien deux autres tentatives de la N1, les 26 juin 71 et 23 novembre 72, mais ils se soldent à nouveau par des échecs cuisants : la N1 réitère la série des Vanguard américaine de sinistre mémoire. On prouvera plus tard l’existence de la N1, en retrouvant ses morceaux éparpillés et dépecés utilisés comme auvents, toiture de garages à vélo, ou même kiosque de parc d’attraction.

Un des éléments de réservoir de la N1, recyclé en kiosque à musique dans la banlieue de Moscou. un bout de réservoir laissé à l’abandon, à l’endroit où il était retombé…

L’industrie spatiale russe n’est certes pas totalement anéantie, les Soyouz continuent leur ronde, mais le coup est très, très sévère. D’autant plus que le 11ème Soyouz, le 29 juillet 71, asphyxie ses 3 occupants qui revenaient de Salyout, la toute nouvelle station spatiale lancée le 19 avriL .

Les responsables des échecs sont mutés, ou envoyés dans …des camps de travail, tradition oblige. Décision est prise de ne plus innover, mais de copier ses américains qui réussissent. La NASA signe le 26 juillet 72 le contrat de construction de la première navette, Columbia. Le dernier équipage Apollo décolle le 7 décembre de la même année.

Le 6 avril 74, la première navette est mise en chantier… et sort en dehors de son hangar de Palmdale le 3 août 79. Le 15 juillet 75, on « ressort » un module Apollo qui s’amarre à un vaisseau Soyouz : la guerre froide est bien terminée et c’est Nixon, le revenant, qui avait activement participé à la « chasse aux sorcières » des années 50, qui fait alors figure de « mondialiste ». A bord d’Apollo 18, Slayton, cosmonaute de l’équipe Mercury des tous débuts.

Ce qui n’empêche le gouvernement soviétique, le 12 février 76, par le décret 132-51, d’ordonner à Glouchko de mettre en chantier Buran et sa fusée porteuse Energya. Malgré tous leurs efforts, les Russes mettront 7 ans à rattraper les Américains… ils n’ont pas la maîtrise nécessaire des fusées à poudre…

Sources :

Auteur de ce dossier : Didier Vasselle
Ressources online :
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