Retour vers la page Accueil
La saga des Lifting Bodies
Page précédente
Page suivante
XVI. Buran & Bor
  Création/Mise à jour : 20/08/2003
I. Les fers à repasser volants XVI. Buran & Bor
II. Les sans papiers du desert XVII. Des projets Américano-Russes : HL-20 & HL-42
III. Des militaires plus intéressés par le Viet-Nam XVIII. Le retour des lifting bodies : le X-38
IV. Un centre de test permanent XIX. Le X-33 et le Venture Star
V. Un bricoleur de génie XX. La navette MAKS
VI. Décapotable et C-47 réquisitionnés XXI. X-34, X-37 et X-40A
VII. Une couveuse à génies XXII. La chute de Columbia
VIII. La première plongée du M2F1 XXIII. Le projet OSP
IX. Le M2-F2 et le Northrop HL-10 XXIV. Les lifting-bodies du futur
X. Un premier vol mitigé XXV. Les lifting-bodies du futur -Suite-
XI. Le M2F3, le X-24 et le mur du son XVI. ANNEXE : Les pilotes de lifting Bodies
XII. Le cauchemar russe XVII. ANNEXE : Caractéristiques des lifting Bodies
XIII. Les Martin X-24A & X-24B XVIII. ANNEXE : Le Martin X-23
XIV. L’hyper III : la flèche brisée XXIX. ANNEXE : Le Martin X-24 C
XV. Les lifting bodies Russes

 

Bourane

 

Spiral est définitivement abandonné le 1er septembre 87. La navette russe est prête ! Mais les Soviétiques ne font jamais rien comme les autres, on le sait. L’exemple de Buran est symptomatique : après dix années noires, ils réussissent de main de maître, le 29 Octobre 1988, le plus beau vol automatique jamais fait de bout en bout par un véhicule spatial, le posent sans encombre…et le laissent pourrir devant son hangar, et finissent même par le déposer en plein Moscou, au parc Gorki (il s’agit en réalité d’un autre exemplaire, destiné à abriter… un bar !).

Il est vrai que le vol de Buran montre le chant du cygne de l’URSS, exsangue financièrement. Une navette capable de contenir une station Mir toute entière, dont tout le développement a été inspiré par le projet américain : pas de tir complet déplaçable (sur rails et non sur chenilles), transport et largage à dos de MT4 ou Mriya, largage d’essai,… il n’y a que l’avion d’accompagnement qui change : ici, c’est un Mig 25 et non un Starfighter!

L’échec du projet lunaire N1 a laissé énormément de traces en URSS : finis les ingénieurs aventuriers, saluons le retour en force des espions de l’ex-KGB, qui fournissent en masse les plans détaillés de la navette américaine depuis le tout premier coup de crayon donné par la Nasa, dès 1972.

Energia

 

Energia bourane

 

12 années d’efforts ont néanmoins été nécessaires : la décision de la mettre en chantier (décret officiel 132-5 ) date du 12 février 1976 ! Le troisième vol aurait du être le vol habité, mais une fois encore des dissensions entre l’armée et les ingénieurs de Baikonour, la mort accidentelle de 2 des cosmonautes retenus (Levchenko et Shchukin), et l’effondrement qui suit la chute du mur de Berlin firent capoter définitivement le projet.

Dommage : au salon du Bourget, le 4 juin 89, la visite de l’immense avion porteur Antonov 225 Mryia, surmonté du modèle qui vient de réaliser l’exploit marque encore les esprits (et les oreilles !). Trois modèles ont été effectivement construits. Un quatrième est un peu spécial : la Buran Analogue, construite pour tester les atterrissages de la navette réelle.

Bourane Analogue, avec ses 4 réacteurs atmosphériques est complétement autonome.

C’est un avion véritable : dotée de 4 moteurs à réactions AL-31, elle peut décoller par ses propres moyens, voler à 5000 m et atterrir pilotée : 140 vols ont été réalisés, certains entièrement automatiquement pour tester le vol inaugural de Buran. Les pilotes disposent des mêmes sièges éjectables que la navette grandeur nature, les RM-1 et RM-2 (au contraire de la navette US qui en est dépourvue).

Georgi Shonin et Yevgeni Khrunov en sont les pilotes les plus connus… car ils ont été à l’origine d’un accident lors d’un atterrissage raté. Aujourd’hui, on rencontre même l’Analogue dans certains meetings aériens soviétiques (celui de Zhukovsky, en banlieue de Moscou, où elle est stationnée), où elle vient montrer l’ancienne splendeur aéronautique perdue !

La navette spatiale russe Bourane sous son modèle Analogue, qui possède 4 réacteurs, à une fête de l’aviation à Zhukovsky.

 

Bor-4

 

 

D’étranges briques tombées dans la Mer noire :

Dès les années 80, les Américains savaient déjà que les Russes avaient mis en chantier un ou plusieurs projets avancés de navettes spatiales. Le 4 juin 82, en effet, un Lockheed Orion australien survolant l’Océan Indien, à 17 degrés sud et 98 degrés est, à 560 km des iles…Cocos (sic), avait pris une série de photos très intéressantes  : des chalutiers bardés d’antennes satellites et des navires de la marine soviétique s’affairaient pour récupérer ce qui semblait bien être une mini-navette spatiale.

Exactement le clone du cône de rentrée du projet américain PRIME de 1966 ! Les Russes, selon leurs habitudes, parlent de Cosmos 1374. Même chose à deux reprises jusque 1984 (Cosmos 1517 et Cosmos 1614), où l’on découvre qu’il s’agît de BOR-4, un vaisseau qui n’est autre que la version définitive spatiale du MIG 105, resté uniquement atmosphérique.

Les russes essaient dans les années 80 des petits modèles de Buran, avec un design de nez différent: c’est BOR, un lifting body, et la version stratosphérique du Mig 105. Un lockheed Orion australien surprend ici leur repêchage dans  l’Océan Indien (on l’a aussi récupéré en Mer Noire) Bor-4

Celui-ci a perdu au passage son réacteur, ses ailes repliables. Et son bouclier, s’il a gardé un avant en forme de semelle de basket en matière ablative, contient aussi désormais 108 tuiles de porcelaine (contre 30671 pour la navette US un vrai casse-tête à réparer…manuellement !). Celles qui serviront à Buran, bien entendu. Mais le temps n’est plus vraiment à la guerre froide. Et comme chacun sait ce que l’autre a en face, on décide cette fois de mettre en commun le savoir.

Une navette Bor-4

Sources :

Auteur de ce dossier : Didier Vasselle
Ressources online :
Lifting Bodies
Lifting Bodies
NASA Lifting Body
HL-10 picture gallery
M2-F1 lifting body picture gallery
M2-F2/F3 lifting body picture gallery
X-24 lifting body picture gallery
Lifting Body


Page précédente

La saga des Lifting Bodies

Page suivante