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La saga des Lifting Bodies
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XVIII. Le retour des lifting bodies : le X-38
  Création/Mise à jour : 20/08/2003
I. Les fers à repasser volants XVI. Buran & Bor
II. Les sans papiers du desert XVII. Des projets Américano-Russes : HL-20 & HL-42
III. Des militaires plus intéressés par le Viet-Nam XVIII. Le retour des lifting bodies : le X-38
IV. Un centre de test permanent XIX. Le X-33 et le Venture Star
V. Un bricoleur de génie XX. La navette MAKS
VI. Décapotable et C-47 réquisitionnés XXI. X-34, X-37 et X-40A
VII. Une couveuse à génies XXII. La chute de Columbia
VIII. La première plongée du M2F1 XXIII. Le projet OSP
IX. Le M2-F2 et le Northrop HL-10 XXIV. Les lifting-bodies du futur
X. Un premier vol mitigé XXV. Les lifting-bodies du futur -Suite-
XI. Le M2F3, le X-24 et le mur du son XVI. ANNEXE : Les pilotes de lifting Bodies
XII. Le cauchemar russe XVII. ANNEXE : Caractéristiques des lifting Bodies
XIII. Les Martin X-24A & X-24B XVIII. ANNEXE : Le Martin X-23
XIV. L’hyper III : la flèche brisée XXIX. ANNEXE : Le Martin X-24 C
XV. Les lifting bodies Russes

 

X-38

 

 

 

 

Le retour du X-24 :

Le HL-20 ni le HL-42 n’ont à cette date été retenus en 1996. Mais ils ont de la descendance. Un autre projet demeure encore aujourd’hui en suspens. C’est le X-38. Pour ceux qui ont suivi, ça va leur appeler des choses : le X-24 (première mouture) est de retour, 30 ans après son premier vol !

C’est le Johnson Space Center qui est à l’origine de ce revival. Plus exactement Rob Meyerson, un jeune ingénieur de la trempe de Dale Reed. Son idée à lui, pour sécuriser l’ISS, c’est un « dinghy » de l’espace.

Le X-38 est une réminiscence flagrante du X-24 première version. Ici, devants a maquette réalisée par les ateliers Rutan, le petit modèle télécommandé réalisé, 40 ans après les premiers, par Dale Reed, également sur la photo.

Un engin entièrement automatisé, qui se poserait grâce à un parachute en forme d’aile volante, grand comme un terrain de football américain, et pilotable, comme le sont ceux des parachutistes de compétition grâce à son parafoil. Il serait fixé à la station orbitale ISS, où il servirait de canot de sauvetage permanent, immédiatement utilisable, au contraire de la solution Soyouz. A l’ère du GPS et des ordinateurs de bord, la solution « automatique » ne semble présenter aucune difficulté de réalisation.

Dans les années soixante, on a beaucoup testé le Parasev, un véhicule léger soutenu par une aile Rogallo. Cette dernière avait été pressentie pour servir lors des missions Apollo, mais la NASA, prudente, choisira finalement la formule des parachutes classiques

 

X-38

 

 

En 1969, Dale Reed avait pensé à la même chose, mais avec une aile Rogallo (triangulaire) à la place du parachute : aussi propose-t-il de remettre ça, et de participer activement au projet de celui qui lui ressemble, 30 ans après. Ils n’ont aucun mal à soutirer 150 00 dollars de la NASA (Dryden) pour réaliser… une mignonne maquette, Dale n’ayant pas perdu la main ! Le troisième larron d’une histoire qui recommence, c’est John Muratore, le « pirate ».

Ce dernier est surnommé ainsi, car il a réussi à démontrer qu’on pouvait réduire les coûts des vols des navettes US, en réduisant « à la cuisson » le centre de contrôle, remplacé par quelques simples micro-ordinateurs du commerce ! Haï par les contrôleurs, qu’il a mis au chômage, mais adoré par l’administration de la NASA à qui il a fait gagner des millions de dollars, ce petit génie est le chaînon manquant à notre duo de choc.

C’est lui qui insiste pour reprendre la forme du X-24, par souci d’économies encore : toutes les études existent encore dans les cartons, dit-il, l’engin a été testé sous toutes les coutures… il y a 30 ans, il ne voit pas pourquoi il faudrait en inventer un autre ! Et c’est lui aussi qui insiste pour remplacer le train d’atterrissage par un parachute, ce qui évite d’avoir à recourir à de longues et coûteuses pistes d’atterrissage.

On prend les mêmes et on recommence 30 ans après : l’arrimage du X-38, le 30 juillet 97, sur le mât du B-52 qui a largué le X-24A rappelle pas mal de souvenirs aux techniciens de la NASA.

 

X-38

 

 

Son idée, c’est aussi de ne pas dépasser 8 tonnes, pour pouvoir être aussi lancé verticalement par Ariane 5, Titan 4, l’Atlas 2AS, la Delta 3, le H-2, Proton D-1, ou une fusée Zenit, la panoplie est très large ! Voilà qui est particulièrement bien pensé, de bout en bout. La Nasa, plutôt enthousiaste, leur octroie des facilités : un budget conséquent, un hangar… et leur offre dans la foulée les services du célèbre Burt Rutan, qui réalise dans son entreprise non moins célèbre (Scaled Composites) la maquette en grandeur réelle du X-33 (en 3 exemplaires).

Et comme c’est une (belle) histoire qui recommence jusqu’au bout, la NASA ressort son bon vieux B-52 comme avion porteur. L’engin est largué avec succès de 40 000 pieds le 30 juillet 1997, il se pose comme un fleur à moins de 10 km/heure suspendu à son énorme parachute (notre confrère Air&Space écrit alors ironiquement dans son numéro d’avril 2000 « nos condoléances à ceux qui devront ramasser le parachute et le replier une nouvelle fois »)...

L’appareil définitif sera en aluminium avec une coquille de « graphite cyanate ester epoxy », et des tuiles « nouvelle génération » 8 exemplaires sont prévus (à moins que G.W.Bush ne décide de transformer l’ISS en Titanic spatial, sans aucun canot de sauvetage !).

Depuis, le X-38 est devenu le projet CRV (Crew Return Vehicle). International, car destiné à l’ISS, il pourra logiquement être lancé d’Ariane V, comme le souhaitait John Moratore dès 1997.

X-38

 

X-38

 

 

Epilogue en 1994 ; un dernier plongeon pour le HL10

La bonne vieille baignoire est restée depuis ses exploits à l’extérieur de son hangar. Un jour même, une tempête la bouscule et l’abîme sérieusement.. Idem pour l’Hyper III, placé dans les mêmes conditions, et qui se dégrade davantage encore. Ses créateurs décident en 1994 de les remettre à neuf, et d’exposer le M2F1 à Edwards, en face d’Enterprise, où il a sa place en tant que précurseur. Nos vaillants retraités restaurent eux-mêmes cette partie de l’histoire de la conquête spatiale.

Le HL-10 lui, a moins de chance : exposé à Dryden en haut d’un pylône, on décide un jour de l’exposer au Musée des sciences de Los Angeles. Mal lui en prend : les grutiers maladroits du musée lui fracassent le nez par terre dès son arrivée. 37 vols sans encombre à tomber de plus de 20 000 m pour en arriver là, tomber d’une grue ! Il sera heureusement reconstruit par Jerry Reedy, le sorcier de l’aluminium qui sévissait alors à Dryden, et reposé sur son mât. D’où personne ne le retirera désormais !

Sources :

Auteur de ce dossier : Didier Vasselle
Ressources online :
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