Les
avions à réaction de Lavotchkine |
|||
I.
Introduction |
|||
Translate : ![]() ![]() ![]() |
Création/Mise à jour : 18/03/2005 |
Semyon Alekseevich Lavotchkine est un des créateurs du bureau d’étude LaGG avec Gorbunov et Gudkov. Il construisit quelques-uns un des plus fameux chasseurs à hélice de la seconde guerre mondiale. Après la guerre il se lança, comme tous les constructeurs, dans la conception de chasseur à réaction mais il eut beaucoup moins de succès dans ce domaine. Une des ses créations, le La-176, fut malgré tout le premier jet russe à passer le mur du son en vol horizontal. Lavotchkine conçut également des drones télécommandés, des missiles de croisière intercontinentaux (La-350 Burya) et des missiles sol-air. Lavotchkine mourut en 1960 et quelques années après, l’OKB Lavotchkine avait complètement abandonné l’aviation pour se consacrer à la conquête spatiale. L’OKB a connut de très grands succès dans ce domaine puisque ce furent des engins Lavotchkine qui se posèrent en premier sur le sol de la lune et vénus ! Lavotchkine fabrique toujours aujourd’hui divers satellites sous le nom de NPO Lavotchkine. |
En 1938, Lavotchkine travaillait sur le LaGG-1 (contraction du nom des 3 ingénieurs qui avaient créés le bureau d’étude : Lavotchkine, Gorbunov et Gudkov) puis le LaGG-3 plus léger et plus fiable, mais qui était inférieur à son adversaire direct, le Messerschmitt Bf-109, et qui servit donc essentiellement comme appareil d’attaque au sol. Lavotchkine créa ensuite le La-5, un avion dérivé du LaGG-3 et équipé d’un moteur radial ACh-82. Le La-5 donna à son tour naissance au La-7 qui, lui, était supérieur à ses adversaires Fw-190A-4 et A-5 et même au Bf-109G-2. Le La-7 est d’ailleurs considéré par de nombreux experts comme le meilleur chasseur russe de la seconde guerre mondiale. Les LaGG-3, La-5 et La-7 furent assemblés en grande série (plusieurs milliers chacun) et le La-7 resta en service au sein des forces russes jusqu’en 1947. Il y eut d’autres chasseurs à hélice Lavotchkine comme le La-9, qui apparut à la fin de la guerre, ou le La-11 qui était un chasseur-bombardier doté d’un grand rayon d’action et qui fut utilisé lors de la guerre de Corée. Ce fut aussi le dernier chasseur à hélice en service dans l’aviation russe. |
Cependant, dès le début des années quarante, Lavotchkine étudiait de nouveau mode de propulsion pour ses appareils avec pour objectif une augmentation substantielle de la vitesse. La propulsion à réaction était la meilleure réponse à cet objectif et les types de moteurs possibles, turboréacteur, statoréacteur, moteur-fusée et pulsoréacteur furent tous testés en vol par Lavotchkine. Début 1942, Lavotchkine testa ainsi deux statoréacteurs de Bondariouk accrochés sous les ailes d’un chasseur LaGG-3 mais la vitesse supplémentaire obtenue était annulée par la traînée des statoréacteurs. L’installation d’un moteur-fusée à l’intérieur du fuselage ne posait pas de problème de traînée et Lavotchkine lança rapidement des études de chasseur ainsi propulsé. D’ailleurs, dans le domaine des moteurs-fusée, les Russes étaient aussi avancés que les Allemands comme le montrent les réalisations de S.Korolev et V.P.Glouchko (voir histoire des avions-fusée Russes). Lavotchkine équipa donc un des ses chasseurs à piston avec un moteur-fusée à carburant liquide développé par V.P.Glouchko. Un La-7 fut équipé d’un moteur RD-1 monté à l’arrière du fuselage et de réservoirs de kérosène (90 kg) et d’acide nitrique (170 litres). L’appareil fut appelé La-7R (ou 120R car Lavotchkine utilisa le prototype « 120 » du La-7) et réalisa son premier vol en octobre 1944 aux mains de G.Chiyanov. Un deuxième prototype fut construit et les essais en vol se poursuivirent jusqu’en mars 1945. L’augmentation de vitesse était intéressante puisque la vitesse maximale passait de 680 km/h à 795 km/h. Cependant, il n’y eu pas de suite à ce programme car les inconvénients majeurs de ces appareils était une énorme consommation de carburant et la minuscule autonomie qui en découlait. |
Après la fin de la seconde guerre mondiale, Lavotchkine repris les essais de statoréacteurs de Bondariouk en équipant à nouveau un La-7 avec deux statoréacteurs installés sous les ailes. L’appareil ainsi modifié, appelé 126 PVRD, réalisa ses essais en vol entre juin et septembre 1946 avec A.Davidov comme pilote d’essai. Le gain de vitesse était assez minime mais Lavotchkine testa tout de même un nouveau prototype équipé selon le même principe, le 138 PVRD, qui était à la base un chasseur La-9. Celui-ci vola entre mars et août 1947 mais une fois encore, le gain de vitesse ne dépassait pas les 120 km/h et la traînée des statoréacteurs était trop pénalisantes.
A la même époque, lavotchkine testa également le pulso-réacteur. Deux pulso-réacteurs D-10 furent accrochés sous les ailes d’un La-7 et une série d’essai en vol aussitôt accompli. Un La-9 fut ensuite modifié (et devint le La-9RD) de la même façon avec des pulso-réacteurs RD-13, conçu par Tchélomeï (le futur concepteur du lanceur spatial Proton !). Comme avec les statoréacteurs, le gain de performance n’était pas à la hauteur et, de plus, dans le cas du pulso-réacteur, les niveaux vibratoires et sonores étaient insupportables pour le pilote et la cellule ! |
Sources : 1) Soviet X-Plane, Y. Gordon et B. Gunston |
Les avions à réaction de Lavotchkine |