Le plus grand et le plus extraordinaire
projet pour l'usage de l'hydrogène comme carburant a été
étudié par l'US Air Force en 1956-1958 dans le plus grand
secret. Bien que le projet ait été annulé avant le premier
vol de l'avion, il a mené directement au premier moteur-fusée
à hydrogène. Le projet avait le nom de code Suntan, et même
ceci a été maintenu secret. 1 . Le Suntan était un projet de l'US Air Force pour développer
un avion utilisant comme combustible l'hydrogène avec l'objectif
de remplacer l'avion espion U-2.
Le Suntan a ses racines dans l'intérêt
de l'US Air Force pour le vol haute altitude pendant la première
moitié des années 50. Une première approche a été
mené par le commandant John D. Seaberg du centre de développement
aérien de Wright, vers la fin de 1952. Cela consistait en une
modification du Martin RB-57 et le projet Bell X-16, ce dernier ayant
été annulé dans le milieu des années 1955.

Une approche différente, suscitée
par une proposition de Randolph Rae en 1954 pour construire un avion
propulsé par le moteur Rex, était centré sur les
avantages potentiels d'utiliser l'hydrogène liquide. L'intérêt
de l'Armée de l'Air pour l'hydrogène a été suscité
par Abe Silverstein, directeur associé du laboratoire de Lewis
du Comité consultatif national pour l'aéronautique.

Vers la fin de 1955, l'US Air
Force avait un certain nombre d'activités de recherches et de développement
sur la praticabilité d'utiliser l'hydrogène liquide en vol.
Garrett Corporation, qui avait acheté des brevets de Rae et formé
une division Rex avec Rae en tant qu'ingénieur en chef, était
impliqué dans un contrat pour les études du moteurs Rex
et s'était concentré sur le plus grand et le plus puissant,
le Rex III destiné à un avion étudié par Lockheed.
United Technologie menait une étude pour utiliser l'hydrogène
avec un turboréacteur conventionnel, et un concurrent, General
Electric, montrait également de l'intérêt pour l'hydrogène.
Garrett étudiait aussi les réservoirs, l'isolation, et le
comportement de d'hydrogène liquide. L'Armée de l'Air et le
NACA avaient convenu que le laboratoire de Lewis déterminerait
la praticabilité de piloter un avion à hydrogène liquide.
L'Armée de l'Air fournirait les $1 millions nécessaires, ainsi
que les moyens d'essai.
La
motivation de l'US Air force pour l'hydrogène liquide était
la détermination de développer un avion avec des capacités
supérieures à celles de l'U-2. Déclassé avec
son rôle de support de la C.I.A pour l'U2, l'US Air Force recherchait
non seulement à assurer la phase opérationnelle de l'U-2
mais aussi à regagner l'initiative dans le matériel en développant
un avion de seconde génération. Une perspective était
la proposition de Rae-Garrett, mais cette approche n'a pas semblé
tout à fait la bonne réponse. Vers la fin de 1955, le moment
était venu pour une nouvelle proposition, aussitôt faite
par Kelly Johnson des Stunk Work de Lockheed.