Le Dornier Do-335 et ses dérivés
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III. Les essais en vol
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Translate : | Création/Mise à jour : 12/03/2003 |
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Le prototype Do-335 V1 (CP+UA, W.Nr. 230001) était prêt pour entamer ses essais en vol en septembre 1943. Il réalisa son premier vol le 26 octobre en décollant du terrain d'aviation de Dornier à Friedrichshafen. Les généraux Peltz et Petersen du département d'essai de Rechlin furent très impressionnés par le nouvel avion. Le pilote de ce premier vol était le célèbre Hans Dieterle, le pilote d'essai en chef de Dornier. Hans Dieterle était bien connu comme détendeur du record du monde de vitesse. Le 30 mars 1939, il avait atteint 746.606 km/h sur le prototype V8 spécialement préparé du chasseur He-100. Le Do-335 V1 était un monoplace monoplan à voilure basse de construction entièrement métallique. Le train d'atterrissage tricycle était rétracté dans les ailes et le fuselage. L'avion était propulsé par deux moteurs DB 603A-1 d’une puissance au décollage de 1750 chevaux chacun. Ce premier prototype de Do-335 n’était pas armé. |
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Le Do-335 possédait un système d’évacuation en vol très sophistiqué pour son époque. En effet, l’évacuation conventionnelle par simple saut du pilote était pratiquement impossible en raison de la présence de l’hélice arrière et des grandes surfaces d’empennage. Le largage des pales d’hélice et les surfaces de queue avec un système de boulons explosifs n’était pas suffisant pour assurer une évacuation en sécurité. La meilleure solution était d’utiliser un siège éjectable pneumatique avec l’éjection des pales d’hélice et les surfaces de queue. Pour s’éjecter, le pilote devait actionner dans l'ordre trois commutateurs. Le premier larguait les pales d’hélice arrière, le second les surfaces de queue, et le troisième armait le siège éjectable. Une fois que les trois commutateurs avaient été utilisés, le pilote tirait deux grands leviers pour larguer la verrière et pour éjecter le siège. Le Do-335 était le troisième avion allemand et le quatrième dans le monde (après le He-280, le He-219 Uhu et le Saab J-21 suédois) à être équipé d'un siège éjectable. Les pilotes de la Luftwaffe furent les premiers à utiliser le siège éjectable au combat. Le 11 Avril 1944, Herter et Perbix du 2./NJG évacuèrent leur He-219 par ce moyen. Deux vols supplémentaires du Do-335 V1 furent réalisés le 2 novembre 1943. Lors du premier, l'avion était piloté par Werner Altrogge, qui volait sur des Ju-86R de reconnaissance au-dessus de la Grande-Bretagne avant de devenir pilote d'essai. Pour le second, le Do-335 était piloté par Quenzier. Ces deux pilotes et Dieterle réalisèrent tous les vols à Rechlin pendant la première partie des essais. Bien qu'une instabilité directionnelle ait été constatée à grande vitesse, les pilotes d'essai étaient généralement enthousiastes. Ils notaient favorablement son comportement général, sa manœuvrabilité et en particulier son accélération et son rayon de virage. |
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Lors du quatrième vol, une vitesse de 600 km/h fut atteinte au niveau de la mer. Les pilotes constatèrent également que le Do-335 était relativement facile à piloter même sur un moteur. Ils notèrent également que l'avion était plus rapide, 560 km/h, avec le moteur arrière seul qu’avec le moteur avant seul. Les défauts de l'avion furent également détectés. Le principal était le refroidissement insuffisant du moteur arrière qui fut la cause d’un moins deux incendies en vol. Les pilotes critiquaient également la visibilité arrière très faible et le train d'atterrissage trop fragile. A partir du 19 novembre 1943, des pilotes de la Luftwaffe commencèrent à évaluer le prototype V1, mais trois jours plus tard, le 22 novembre, il fut endommagé à Larz et est retourné chez Dornier pour réparation. Il fut plus tard utilisé pour des essais avec des moteurs DB 603E. En attendant, le deuxième prototype, le Do-335 V2 (CP+UB, W.Nr. 230002), était prêt et vola la première fois le 31 décembre 1943 piloté par Dieterle. Le V2 différait de son prédécesseur sur plusieurs détails. Tout d'abord, la prise d’air du radiateur d'huile sous le nez était éliminée et incorporée aux capotages annulaires du moteur avant. Les trappes du train d'atterrissage principal étaient également remodelées. Moins qu'un mois après le premier vol du Do-335 V2, il fut rejoint par le Do-335 V3 (CP+UC, W.Nn 230003) qui réalisa son premier vol le 20 janvier 1944. Il était pratiquement identique au V2 sauf les orifices d’échappements et les bords d’attaque à la racine de l'aile. |
Sources : 1. Lufwaffe Secret projects -Fighter- 1939-1945 |
Le Dornier Do-335 et ses dérivés |