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	Le Dornier Do-335 et ses dérivés
	II. Description du Do-335
	Translate :	Création/Mise à jour : 12/03/2003

I. Origine du Do-335	XIII. Le Dornier P.247/6
II. Description du Do-335	XIV. Le Dornier P.254
III. Les essais en vol	XV. Le Dornier P.273
IV. Les essais en vol -Suite-	XVI. Le Dornier P.252
V. Les Do-335 d'entrainement	XVII. Le Dornier P.256
VI. Le Dornier Do-335 B	XVIII. Le Junkers Ju-635
VII. Les Do-335 de chasse de nuit
VIII. Le Do-335 -Production-
IX. Le Do-335 en opération
X. Les essais aux USA et GB
XI. Les essais en France
XII. Les essais en France -Suite-

Capable d'une vitesse maximum de 763 km/h à 6500 mètres et de monter à 8000 mètres en seulement 14,5 minutes, le Do-335 A-1 surclassait tous les chasseurs alliés contemporains. Rappelons qu’en 1944, le record du monde officiel de vitesse pour un appareil à piston était détenu par le Heinkel He-100 avec 746 km/h.

Seuls les jets allemands Me-163, Me-262, Ar-234 et He-162 étaient capable d’une vitesse supérieure. Il pouvait également emporter un chargement de bombe de 500 kg sur 1450 kilomètres. Bien que surnommé "Pfeil" (flèche) par les pilotes d'essai de Dornier, à cause de sa vitesse, les pilotes opérationnels l'ont rapidement appelé "Ameisenbaer" (mangeur de fourmi) en raison de son long nez.

Les Do-335 A-2 et A-3 étaient des développements avec un armement amélioré, mais n'ont jamais été construits. Le Do-335 V3 était le prototype du Do-335 A-4. Celui-ci était une variante de reconnaissance non armée à grand rayon d'action avec deux appareils-photo Rb50/30 dans les soutes à bombes et des moteurs DB603 G. Aucun A-4 de série ne fut construit.

Le Do-335 A-6 était une version de chasse de nuit biplace équipée d'un radar (voir histoire des versions de chasse de nuit). Un deuxième habitacle pour l'opérateur de radar était aménagé derrière l'habitacle du pilote. Les antennes radar étaient installées sur les bords d'attaque des ailes et des caches flamme adaptés aux échappements. La production de l'A-6 fut transférée chez Heinkel à Vienne, mais aucun n'a pu être assemblé.

Pendant que la situation de guerre continuait à se détériorer pour les Allemands, l'effort de développement s'est reporté sur le chasseur plus fortement armé de la série B (voir histoire des Do-335 B).

Un Do-335 A-0

Accablé par le manque de fiabilité mécanique et de carburant d'aviation, la carrière opérationnelle du Do-335 est plutôt obscure. Les Do-335 A-0 et A-1 ont probablement réalisés un certain nombre de sortie opérationnel avec l'EK335. Certains ont également été employés par le III/KG2 au printemps 1945.

Quand l'US Army a investi l'usine d'Oberpfaffenhofen en avril 1945, seulement 11 Do-335 chasseurs bombardiers et deux biplaces de conversion Do-335 A-12 avaient été terminés.

Un certain nombre d’appareil étaient en assemblage final et les composants pour presque 70 appareils supplémentaires terminés. Heinkel, à Vienne, n'a pu construire aucun chasseur de nuit Do-335 A-6.

Un certain nombre de développements du Do-335 étaient sur les planches à dessin quand la guerre s'est terminé, y compris plusieurs intercepteurs haute altitude (P.273), le Do-435 (seconde utilisation de cette désignation, Do-535 selon certaines sources) avec un réacteur à la place du moteur arrière, une version de reconnaissance long rayon d'action Do-335 Z ou Do-635 (plus tard Ju-635) qui comportait deux fuselages jumelé par une section centrale d'aile, et le chasseur à réaction P.256.

Les versions du Dornier Do-335 :
Version	Nombre	Description
Do-335 V1 à V12	12	Prototypes des versions A.
Do-335 V13 à V23	3 + 8*	Prototypes des versions B. Seulement 3 appareils achevés dont deux sous contrôle Français.
Do-335 A
A-0	10	Chasseur lourd monoplace. Version de pré-série du Do-335 A-1. Propulsé par 2 DB 603A-2. 10 appareils construits et livrés à la Luftwaffe pour essais opérationnels.
A-1	11 + 9*	Chasseur lourd monoplace de série. Quatre appareils transformés en A-12. Mis en service dans la Luftwaffe. * : Neuf appareils inachevés.
A-2	0	Développements du A-1 avec un armement amélioré. Jamais construit.
A-3	0	Développements du A-1 avec un armement amélioré. Jamais construit.
A-4	4*	Version de reconnaissance longue distance non armé. Prototype V3 mis en service au sein d'une unité de reconnaissance. * : 4 appareils inachevés.
A-6	0	Chasseur de nuit biplace basé sur le V10 avec radar FuG 217J-2. Masse à pleine charge : 10100 kg. Carburant : 2300 litres. Vitesse maximale : 688km/h. Aucun construit.
A-10/A-11	1+1*	Biplace d'entrainement. * : 1 appareil inachevé.
A-12	3+1 ou 4*	Biplace d'entrainement. Les seuls Do-335 A-10 et A-12 construit étaient des A-1 transformés. * : 1 ou 4 appareils inachevés.
Do-335 B
B-1	9*	Chasseur lourd monoplace semblable au Do-335 A-1, mais avec un capot blindé au-dessus de l'habitacle du pilote, un équipement modifié et des roues plus grandes. Aucun appareil de série construit.
B-2		Développement du B-1 avec deux canons MK-103 de 30 millimètres supplémentaire dans les ailes avec 70 obus par arme.
B-3		Développement du B-2 équipé de DB 603LA avec compresseur à deux étages d'une puissance au décollage de 2000 chevaux et de 1710 chevaux en combat.
B-4		Avion de reconnaissance non armé et équipé d’appareils photo dans le compartiment à bombe. Nouvelle aile conçue par Heinkel d’une envergure de 18.40 mètres et d’une surface de 43 m2
B-5		Biplace d'entrainement et de conversion.
B-6		Version de chasse de nuit basée sur le V-17.
B-7		Chasseur de nuit équipé d’une aile de 15.4 mètres d'envergure, de 41 m2 avec un profil laminaire. Moteurs : DB 603LA.
B-8		Variante de chasse à haute altitude avec une aile de 18.40 mètres d’envergure et de 43 m2 de surface alaire.
Do-335 Z	0	Appareil de reconnaissance maritime longue distance destinée à remplacer les FW-190 et Ju-290. Appareil composé de deux fuselages standards de Do-335 reliés par les ailes longues du B-4. Développé par Heinkel (voir Ju-635).
Do-435 (P.238)		(première version du Do-435, ne pas confondre avec le Do-535/P.254 quelques fois appelé aussi Do-435)
A-1	0	Chasseur bombardier équipé de deux DB603LA et d'une aile standard.
A-2		Chasseur bombardier équipé de deux DB603LA et d'une aile allongée.
B-1		Chasseur lourd équipé de deux Jumo 222 A et d'une aile standard.
B-2		Chasseur lourd équipé de deux Jumo 222 A et d'une aile allongée.
C-1		Chasseur de nuit équipé de deux Jumo 222 A et d'une aile standard.
C-2		Chasseur de nuit équipé de deux Jumo 222 A et d'une aile allongée.
D-1		Chasseur de nuit équipé de deux DB603LA et d'une aile standard.
D-2		Chasseur de nuit équipé de deux DB603LA et d'une aile allongée.
Do-535 (P.254)
A	0	Chasseur de nuit biplace à propulsion mixte avec un fuselage de Do-335, un DB603LA à l'avant et un réacteur Heinkel HeS 011A à l'arrière. Quelques fois appelé Do-435. (voir Do-535/P.254 )
B	0	Idem Do-535 A avec une verrière en goutte d'eau pour l'opérateur radar.
P.247	0	Projet de chasseur lourd avec moteur Junkers Jumo 213 J propulsif et ailes en flèche.
P.273	0	Version de chasse à haute altitude du Do-335 avec aile d'envergure accrue. Repris en 1944 comme Do-335 B4. Moteurs Daimler-benz DB 603 G.
P.252
P.252/1	0	Chasseur de nuit lourd biplace avec une aile en flèche de 16.4 m d'envergure, 1900 litres de carburant et d'une vitesse de 900 km/h.
P.252/2		Fuselage rallongé pour loger un troisième homme. Ailes en flèche à 35° et de 18.4 m d’envergure.
P.252/3		Capacité accrue en carburant et flèche légèrement réduite.
P.256		Chasseur de nuit lourd triplace à réaction. Deux réacteurs heinkel HeS 011.
Do-635 (P.1075)	0	Appareil de reconnaissance maritime longue distance composé de deux fuselages de Do-335 allongés de 7,5 mètres et munis d'une nouvelle voilure. Développé par Junkers et nommé Ju-635.
Total :	36 + 30*	Seulement 36 appareils achevés.

Dans le cadre de l'opération Seahorse, deux A-0 monoplaces ont été embarqués à bord du Reaper et expédiés aux Etats-Unis, pour évaluation approfondie par la Navy et L’USAAF (voir évaluations aux USA). Un monoplaces A-0 et un biplace A-12 en état de vol furent conduit en Grande-Bretagne et testés à Farnborough. Tous les deux ont été détruits dans des accidents. Deux prototypes de la série B, le Do-335 V-14 et le Do-335 V-17 ont été également évalués par le CEV en France (voir évaluations en france).

Aujourd'hui, l'unique exemplaire restant du Do-335 est exposé au musée de l'espace (NASM) de Washington. Le Do-335 A-0 (VP+GH, Nr. 240102) était l’exemplaire évalué au centre d'essai de Patuxent River en 1945. Ensuite, il a rouillé pendant 27 ans au NASM storage facility à Silver Hill.

Le Do-335 A-0 restauré

En octobre 1974 le fuselage à été expédié en Allemagne, pour une restauration complète par Dornier Aircraft à Oberpfaffenhofen. L'avion, magnifiquement restauré, a été exposé pour la première fois à Hanovre en mai 1976, et ensuite prêté au Deutches Museum de Munich, pendant plusieurs années avant d'être rendu au NASM.

Techniquement innovateur, fortement armé et possédant une vitesse qu'aucun autre avion de série à piston n'a jamais égalée ou surpassée, le Do-335 avait un grand potentiel comme avion de combat. Retardé par l'indécision de la bureaucratie et les bombardements alliés, il a simplement manqué de temps.

Sources :

1. Lufwaffe Secret projects -Fighter- 1939-1945
2. AEROFLIGHT Profile: Dornier Do 335
3. Luft'46

Le Dornier Do-335 et ses dérivés