Les bombardiers à réaction d'Arado
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XII. Le missile Arado E 377
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Création/Mise à jour : 24/04/2003 |
(Image ci-dessus : Gino Marcomini luft'46) |
L’Arado E.377 fut l'un des derniers projets de bombe volante soumis au RLM avant la fin de la seconde guerre mondiale. Comme d’autres constructeurs allemands, Arado, en partenariat avec Rheinmetall-Borsig, développait une bombe volante qui pouvait être emporté sous un Arado 234 ou un Heinkel 162. Il y avait en fait deux versions du E.377, la première non propulsé pour être utilisé avec un Ar-234 et l’autre propulsé par deux turboréacteurs BMW 003. La deuxième version devait être utiliser avec le Heinkel 162, puisque le turboréacteur du He-162 n'aurait pas été assez puissant pour soulever l’ensemble. Cette version motorisée est connue comme l’E.377 A et était semblable à l'E.377 en dehors de la propulsion. Une version pilotée était également envisagée comme « arme suicide », mais fut annulée avant la fin de la guerre. L’ensemble formait un appareil composite similaire aux appareils allemands appelés « Mistel ». |
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Le concept « Mistel » consistait en un avion de guidage type Fw-190 et en un appareil plus grand type Ju-88 dépourvu d’équipage et bourré d’explosif. Le principal avantage du système était de pouvoir transporter une plus grande masse d’explosif sur une plus grande distance que n’aurait pu le faire seul un appareil de chasse comme le Fw-190. L’inconvénient était évidemment de détruire un appareil complet même si l’objectif n’était pas atteint. Le rôle de l’engin E.377, qui pourrait être guidé par télécommande ou avec un système de désignation de cible, était l'attaque de cibles de grande taille telles que des navires, des concentrations de chars ou des installations industrielles. L'E.377 était entièrement construit en bois et avait un fuselage de section circulaire. Le nez de l’engin contenait deux tonnes de Trialen 105, un explosif puissant particulièrement approprié pour les attaques de navire. En outre, 500 kg d'un liquide incendiaire étaient stockés dans la partie arrière du fuselage et servait également à équilibrer la masse de l’ogive à l’avant. Une bombe standard SC-1800 pouvait également être installée dans le fuselage à la place de l’ogive de deux tonnes. |
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Les ailes étaient implantées en position haute sur le fuselage et contenaient des réservoirs de carburant. Le carburant de la bombe volante pouvait être utilisé par l’avion porteur (dans le cas du He-162/E.377, c’est plutôt ce dernier qui était porteur) grâce à un système de transfert utilisant l’air comprimé prélevé au niveau des compresseurs des turboréacteurs. L'empennage vertical comportait deux dérives ventrale et dorsale avec l’empennage horizontal monté à mi-hauteur de la dérive dorsale. Le décollage se faisait avec un chariot largable semblable à celui conçu pour l'Arado 234A mais avec des roues supplémentaires pour supporter la masse supérieure du composite Ar-234/E.377. Une fois que l'engin atteignait la vitesse de décollage, le chariot était largué puis récupéré avec un parachute et des rétro-fusées. L’assemblage de ce « Mistel » était fait avec un portique spécial qui posait la bombe volante sur le chariot puis l’avion porteur sur la bombe volante. A proximité de la cible, l'E.377 était libéré à l'aide de boulons explosifs puis dirigé vers la cible avec un dispositif de guidage. Ce système permettait des corrections de trajectoire par radioguidage depuis l’avion porteur en actionnant les empennages. Aucun exemplaire de E.377 ne fut construit mais sa version propulsée peut être considéré comme l’ancêtre des engins à réaction sans pilote aéroportés ou tirés du sol comme le North American Hound Dog, le Vought Regulus ou le Martin Matador. |
Sources : Arado 234, juillet - août 1944 |
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