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Le Northrop SM-62 Snark
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IV. Les essais en vol du N-69
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 01/10/2003
I. Origine
II. Le Northrop N-25
III. Le Northrop N-69
IV. Les essais en vol du N-69
V. Un missile critiqué
VI. Mise en service et Abandon

 

Le SM-62 Snark

 

Northrop termine les essais du Snark en mai 1955, bien après la date prévue de mise en service opérationnelle en octobre 1953. A ce moment, les essais de vol et en soufflerie montraient que la méthode de frappe adoptée par Northrop, consistant en un piqué du missile sur la cible, n’était pas efficace. Cinq essais en vol de missiles radio-commandés non récupérables ont confirmés ces données.

En juillet 1955, l'US Air Force reçoit une proposition de Northrop pour un concept différent de largage de la charge militaire consistant en une ogive largable suivant une trajectoire balistique. Le missile remodelé (le N-69C) vole pour la première fois le 26 septembre 1955. Le programme était très critiqué en raison des nombreuses pannes totales et la presse écrivait ironiquement que les eaux de Cap Canaveral étaient " infesté de requin " (jeux de mot entre Snark et Shark, requin).

A une occasion, en décembre 1956, un Snark a volé trop loin, ne répondant plus aux commandes et a été vue pour la dernière fois se dirigeant vers les jungles du Brésil. En 1982, un fermier Brésilien a retrouvé le missile perdu.

Séquence de séparation de l'ogive nucléaire du SM-62

Plus important, fin 1951, le SAC (Strategic Air Command), le futur utilisateur du missile, commençait à exprimer des doutes au sujet du Snark. Bien qu’on puisse soupçonner ce service, dominé par les pilotes de bombardier, de ne pas accepter facilement un engin qui mettait les pilotes hors jeux, il y avait des doutes pertinents au sujet de la fiabilité et de la vulnérabilité de cette arme.

Au sol, le missile serait basé dans des sites fixes non durcis. En vol, le Snark subsonique manquait d'armement défensif et de capacités de manœuvre pour échapper aux intercepteurs ennemis.

Le SM-62 Snark

 

 

Les critiques sur le Snark venaient aussi d’autres services. Début 1954, le Strategic Missile Evaluation Committee (SMEC) critiquait les trois programmes de missile à longue portée américains (Northrop SM-62 Snark, North American SM-64 Navaho, et Convair SM-65 Atlas). Le SMEC notait que la précision des missiles était insuffisante et que leurs bases étaient trop vulnérables. Le SMEC considérait le Snark comme un missile "excessivement complexe" qui deviendrait opérationnel "sensiblement plus tard" que la date programmée. Le SMEC concluait avec plusieurs recommandations.

D'abord, le SMEC recommandait que l'US Air Force équipe les bombardiers lourds avec des leurres et des équipements de contre-mesure électronique pour pouvoir se passer du Snark en cas d’annulation. En second lieu, il suggérait que l’USAF diminue la précision des missiles ce qui était compatible avec l’énorme puissance des nouvelles armes thermonucléaires (l'ogive de 1 mégatonne du Snark correspondait à environ 50 fois la bombe d'Hiroshima) et permettait d’utiliser des systèmes de guidage moins sophistiqués et coûteux (mi 1954, l’USAF avait réduit la précision du Snark en augmentant la CEP de 450 à 2500 mètres).

Le comité estimait que Northrop pourrait produire un Snark simplifié d'ici 1957 avec la mise en production en 1958-59. Cependant, le programme d’essais en vol a continué à montrer les lacunes sérieuses de l’engin. En 1958, le Général Irvine du Air Research and Development Command (ARDC) citait le Snark comme un exceptionnel exemple de gaspillage de budget.

Le SM-62 Snark

Sources :

The Cruise Missile par Kenneth P. Werrell
Cruise Missiles Of The 1950s & 1960s
SM-62 Snark (site FAS)
Northrop B-62 "Snark" (USAF Museum)
Snark N-69 du site Missiles.index
LARK, BOMARC and SNARK Operations du site The 6555th

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