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Translate : in English in Spanish in German 10-1 Le X-15 est remis à la NASA

 

 

Après une inspection minutieuse, le X-15 n° 1 (n° 56-6670) fut officiellement remis à l'USAF par North American le 28 février 1960. Conformément au protocole d'accord de 1954, l'USAF transféra aussitôt a la NASA le véhicule de recherche pour l'accomplissement du programme d'essais en vol. Au sommet de la dérive dorsale du X-15, les lettres "NASA", peintes en noir dans un bandeau jaune, traduisaient la nouvelle étape du projet et, le 25 mars suivant, Joe Walker, premier pilote du X-15 pour la NASA, accomplit sa première mission (1-3-8) à son bord.

Joe Walker

La stratégie retenue par la NASA pour conduire le programme de recherche et atteindre les objectifs prévus était simple et rationnelle. Elle consistait d'abord à étendre progressivement domaine de vol, suivant un processus itératif mettant en oeuvre le simulateur. Avant d'explorer un domaine potentiellement dangereux, la NASA prévoyait d'évaluer en vol réel mais en sécurité, ce que pourrait être le comportement de l'avion. Cette démarche tranchait avec l'improvisation des programmes d'essais antérieurs, où l'audace le disputait parfois à l'inconscience, mais elle avait reçu le plein accord du comité directeur X-15.

Dans cet esprit, le X-15 fut équipé, dans un premier temps, d'une motorisation intérimaire limitée en poussée, pour éviter la tentation de brûler les étapes. Dans sa version XLR-11, le X-15 n° 1 permettrait d'abord de familiariser "gentiment" les pilotes avec l'avion de recherche. Et puis, vers le milieu de 1960, Joe Walker (NASA) et le Major Robert M. White (USAF), pilotes principaux du projet, amélioreraient progressivement les performances du X-15 jusqu'aux limites permises par la motorisation XLR-11 (Mach 3+, 40 000 m d'altitude). Ces limites se situaient, déjà, au-dessus des records détenus depuis 1956 par le Bell X-2.

 

 

Entre le 25 mars et le 6 mai 1960, Walker et White (1-3-8; 1-4-9; 1-5-10; 1-6-11) réalisèrent chacun deux vols de prise en mains à bord du X-15 n° 1. Ils ne poussèrent pas le véhicule de recherche au-delà des performances établies avant eux par Scott Crossfield, soit environ Mach 2,5 et 20.000 m d'altitude. Ces vols avaient aussi pour but de vérifier la stabilité et les commandes du véhicule, avec et sans correction (avec ou sans SAS).

Le profil de vol typique était le suivant : largage à 13 700 m environ, puis mise à feu successive des huit chambres de combustion des XLR-11, montée jusqu'à 20 000 m puis virage et augmentation d'incidence, impulsions sur les trois axes avec coupure du SAS, extinction des moteurs à Mach 2 +, virage d'approche et nouvelles manoeuvres de contrôle de la stabilité, approche et atterrissage final sur le Rogers dry Lake.

Ces premiers vols, préparés et effectués entièrement par des personnels de la NASA et de l'Air Force, sans aide du constructeur, marquaient la maturité du programme. En particulier, Walker et White pilotèrent le X-15 avec un brio au moins égal à celui de Crossfield et eurent les mêmes sueurs froides à l'atterrissage !

Le 25 mars, Walker fît son approche finale dans des conditions de vent difficiles, voisines des conditions limites, mais le X-15 se posa correctement. Le 6 mai suivant, White rencontra des difficultés au moment du largage de la portion inférieure de dérive ventrale ; celle-ci ne se détacha que quelques secondes avant le contact du sol, après qu'il eût épuisé toutes les ressources de la procédure (largage normal par boulon explosif, secours électrique, secours manuel).

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