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Les Dérivés pilotés du V-2

I. Le EWM A-4b

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I. le EWM A-4b

II. le EWM A-6

III. le EWM A-9

 

NOTE: Fin 1944, Le gouvernement Allemand démarrait une réflexion sur la possibilité d'une attaque par missile contre le territoire des USA (Nom de code Projecke Amerika). Une version ailée et une à corps portant furent envisagées par le German reference material et référencé comme la famille du A-9.

Une fois identifiés, les détails de production et d'emploi opérationel du V-2 furent réglés par l'équipe de von Braun à Peenemunde, les améliorations demandées portant essentiellement sur l'augmentation de poussée du moteur fusée--ceci en jouant sur la vitesse d'éjection des gaz. Par exemple, en 1941 des expériences au banc d'essai démarrait avec l'objectif d'augmenter la poussée du moteur du V2 de 56,000 lb à 67,200 lb. Pour la première fois le Visol, un mélange 50/50 de benzol et pétrole, fut utilisé comme comburant du V2, avec l'acide nitrique comme oxydant.

Les tirs statiques au banc montrèrent que la pression dans la chambre de combustion augmentait jusqu'à 40 atmosphères et qu'une vitesse d'éjection de 6930 ft/sec avait été atteinte.

Il était même espéré que l'oxygène et l'hydrogène liquide pourrait permettre une vitesse des gaz de 10,000 ft/sec. Ce concept avancé en propulsion à été réalisé avec succès par les américains seulement au début des années soixante avec le moteur Atlas-Centaur et les étages supérieurs de la fusée Saturne.

A coté des améliorations espérées avec la propulsion, Les ingénieurs de Peenemunde travaillaient à augmenter la portée du missile avec d'autres moyens. En 1940, longtemp avant le premier vol du V2, les ingénieurs avaient suggéré que la vitesse d'impact du missile d'environ 2626 ft/sec et l'énorme énergie cinétique qui en résultait pouvaient être mieux utilisée pour augmenter la portée. Ceci devait être réalisé en dotant le missile de surfaces ailées premettant une trajectoire aérodynamique avec des ondulations.

Pour réaliser cette idée, des ailes adaptées au vol supersonique furent conçues. Il n'existait alors aucune réalisation dans ce domaine et une longue série d'essai en soufflerie furent nécessaire pour valider le dessin des ailes. (voir ci-dessous)

Le concept du V2 (A4) ailé fut référencé A9. Cependant, d'Octobre 1942 à Juin 1944, tous les développements concernant ce programme furent stoppés sur ordre de Dornberger pour concentrer toutes les compétences sur l'emploi opérationnel du V2. Le travail repris avec une équipe réduite, l' A9--plus tard le A4b- était destiné à faire une entrée atmosphérique en vol plané, guidé par les surfaces aérodynamiques. Cet aspect des choses fut également testé en soufflerie. Pour accélérer la mise au point du missile, pour lequel une portée minimale de 270 miles était garantie par Von Braun en Aout 44, les tests en vol furent conduit avec un A4 normal équipé d'ailes.

Le 27 décembre 1944, le premier de ces missiles ailés fut essayé en vol, mais le système de guidage tomba en panne presque aussitôt. Cependant, le 24 Janvier 1945,le troisième missile d'essai fut lancé avec succès, et passa le mur du son. Il atteignit une vitesse finale de 3960 ft/sec à une altitude de 48 miles. Il n'y eu pas d'autres essais, le développement étant considéré comme achevé.

Des documents saisis à Peenemunde contenant des calculs d'ingénierie et datant de 1940, sur un véhicule à deux étages, plus tard désigné comme le A9/A10, quand l'Amérique entrat en guerre, montrent que le premier missile intercontinental avait commencé à être sérieusement étudié.

Extérieurement, l'engin devait ressembler à un A4 agrandi de 80 feet de hauteur, environ 12 feet de diametre à l'endroit le plus large, et 36 feet de largeur au niveau des stabilisateurs. Le premier étage était désigné A10 avec une durée de combustion de 50 secondes. Ensuite le second étage, un A4 classique ou un A4b ailé, s'allumait avec une poussée atteignant 67,200 lb. L'altitude maximale atteinte par le deuxième étage devait être de 210 miles et la vitesse, moteur coupé, de 6600 m.p.h. La masse maximale était estimé à 55 tonnes au décollage. Si un second étage ailé était utilisé, la portée maximale atteignait 3000 miles.


Le plus remarquable dans tout ce projet est que l'équipe de Peenemunde envisageait une poussée du premier étage de 400,000 lb, valeur très élevée pour l'époque. Ceci est en effet nettement supérieur aux 365,000 lb du missile bien connu Atlas. Le Dr.Thiel, spécialiste en propulsion, mis ses idées par écrit en Décembre 1941, dans le document secret 1496/41.

Il déclarait que le développement du moteur du A10 demanderait trois ans de travail et recommandait deux solutions parallèles. Pour les besoins immédiats, la puissance de 400,000-lb devait être obtenu en assemblant six des moteurs Visol/acide nitrique de 67,000-lb de poussée conçu pour le V2 amélioré. Ensuite un moteur monochambre de 400,000-lb de poussée devait être développé.

Ce concept d'assemblage de moteurs à été repris, plus tard, pour la plupart des fusées militaires et spatiales. Cependant, plutôt qu'un assemblage de moteurs complets, Thiel proposait de grouper six chambres de combustion reliées à une unique tuyère. Inutile de dire que le projet A9/10 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin en raison de l'absence d'un soutien suffisant de l'armée.

Avec, au final, l'objectif d'augmenter la portée du V2 il fallait aussi assurer la précision finale du tir. Le V-2 était, en effet, un missile de précision, devant arriver à proximité immédiate de la cible désignée. Mais avec la perspective de tirs contre les USA, il était nécessaire de trouver un moyen d'assurer la précision à grande distance. Ce fut ici que l'idée d'un étage supérieur piloté trouva sa justification.

EWM A4b

En raison du faible développement des équipements de guidage de l'époque, l'A9 devait être piloté pour atteindre ses cibles. Après avoir atteind sa cible, le pilote était censé s'éjecter de l'appareil et si il survivait il devait s'attendre à être fait prisonnier !

Le projet d'un A4b utilisé comme étage supérieur piloté d'un missile est purement spéculatif. Le groupe de Von Braun's avait plus probablement envisagé de construire un A4b piloté pour les tests en vol du second étage A9 en attendant la mise au point du A10. Ces tests auraient très probablement inclus des mesures de portée et de précision. Des dessins et des témoignages de scientifiques allemands recueillis après la guerre montrent des versions du A4b piloté qui incluait un moteur à réaction ou un statoréacteur ainsi qu'un train d'atterrissage. Ceci probablement pas dans le but de faire du A4b piloté un bombardier capable de revenir à sa base, mais plutôt, un moyen pour le pilote d'essai de revenir après un vol de test. Ou un avion de reconnaissance très haute vitesse et très haute altitude (Voir EWR A6).

Caractéristiques du EWM A4b :

Propulsion
Moteur-fusée EMW de 25300 kg de poussée
Vitesse Maximale :
7290 km/h
Masse :
16 260 kg en charge
Envergure :
3,5 mètres avec les ailes
Longueur :
14.2 mètres
Charge militaire :
1 tonne d'Amatol
Portée :
800 km (4300 km avec étage A10)

 

Sources :

Birth of the Missile: By Klee & Merk, Secret Wonder Weapons of the Third Reich: by Miranda & Mercado & Special Hobby Models.

Les informations de cette monographie sont issus du site suivant : German VTO projects of WWII

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